Fin du 19e siècle, Congo, province du Kivu. Un jeune séminariste, Paul Delisle, rejoint l’une des missions des « pères blancs », dans la région des Grands Lacs, pour y participer à l’effort d’évangélisation des populations. Mais son arrivée a un autre motif, plus secret : tenter de retrouver son père Augustin, un ancien chirurgien devenu planteur, colon prospère mais farouche misanthrope, volontairement reclus dans un isolement presque total. Paul rejoint bientôt l’immense domaine d’Augustin Delisle. Son arrivée coïncide avec un drame : le planteur est gravement blessé, une flèche plantée dans le dos.
Africa Dreams Tome 1
L'Ombre du roi
Auteurs : Frédéric Bihel, Jean-François Charles, Maryse Charles
Date de parution : 03/03/2010
Collection : Univers d'auteurs
Editeur: Casterman
Tome : 1
Pages : 56
Prix : 12,50 €
Africa Dreams montre le vrai visage de la colonisation du Congo. Le personnage de Léopold II tombe le masque. Les auteurs traitent l'histoire sans détours et sans honte, à la mémoire des millions de victimes congolaises.
Le Roi bâtisseur. Le Pharaon des Belges. Le souverain qui nous a donné ce Congo dont la Belgique ne voulait pas. Dans les manuels scolaires et l'histoire officielle, Léopold II a fait la grandeur et la richesse d'une jeune Belgique triomphante. Africa Dreams dessine sa face sombre. « Léopold II était un personnage écœurant, confient Jean-François et Maryse Charles. Guidé par l'ambition personnelle, cet autocrate ne rêvait que d'être milliardaire. Sa force publique utilisait des cannibales pour surveiller les plantations de caoutchouc. Selon les sources, on a compté 5 à 10 millions de mains coupées parmi les travailleurs forcés. »
Le Roi du Congo et des Belges poussera même la « realpolitik » jusqu'à nommer gouverneur l'esclavagiste Tippu Tib, un trafiquant d'ivoire de Zanzibar… Jean-François et Maryse Charles livrent le vrai visage de cette tête couronnée sans morale dans une saga de bande dessinée en quatre tomes, mise en images par le Français Frédéric Bihel (dessinateur ébroïcien). Les lignes du scénario sortent directement des vitrines coloniales du Musée d'Afrique centrale et des archives de la Maison Stanley, à Tervueren.
Les Charles marchent aussi sur les traces d'Edmund Morel, un courageux journaliste d'investigation que Léopold II a vainement tenté de faire taire, ou de Roger Casement. Ce diplomate britannique fut l'un des premiers à dénoncer les exactions dont les Congolais étaient victimes. Ils ont aussi médité l'apocalypse selon Joseph Conrad. Le romancier avait travaillé pour l'Etat indépendant du Congo de Léopold II, avant d'écrire Au cœur des ténèbres.
Depuis 2005, une section du Musée de Tervueren expose certains documents de la colonisation comme les accords signés d'une croix arrachés aux chefs indigènes par Stanley, sous le couvert de contrats commerciaux et de traités d'amitié. Léopold II s'en servira pour revendiquer la propriété de leurs territoires à la Conférence de Berlin.
Face à un tel monstre de cynisme, Olrik ou Rastapopoulos feraient figure d'épouvantails : « A l'école et dans les bandes dessinées, on nous a menti sur Stanley et sur Léopold II, constate Jean-François Charles. Ces personnages extraordinaires, héros de la civilisation, c'était des conneries ! On a tout fait pour étouffer les atrocités commises. Mais à l'aube du XXIe siècle, je crois qu'il est temps de raconter cette histoire sans honte. Le scénario d'Africa Dreams, c'est cinq ans de travail pour une saga où la réalité dépasse la fiction. Des figures historiques comme celles d'Edmund Morel, de Roger Casement, de Joseph Conrad n'ont pas besoin d'être romancées. Ils nous posent toujours question par-delà les siècles. Aurions-nous eu leur courage, celui de dénoncer une bande d'assassins en refusant de se laisser corrompre, pendant que tout le monde ou presque se taisait ? Morel refusera l'argent de Léopold II. Il fera de la prison et mourra assez jeune après avoir passé toute sa vie à dénoncer les atrocités commises au Congo. Dans l'autre camp, Tippu Tib, l'esclavagiste, est aussi un personnage qui ne manque pas de matière… Officiellement, Léopold II luttait contre les esclavagistes mais concrètement, il avait besoin de ses services pour faciliter les relations commerciales. »
« Si l'exploitation des populations indigènes a été si dure au Congo, c'est parce que, à la différence des autres colonies, le pays appartenait à un seul homme : Léopold II, souligne Maryse Charles. Il échappait à tout contrôle politique. Il y a eu 10 millions de morts dans les plantations de caoutchouc. Il existe dans les archives des témoignages écrits d'abominations indescriptibles. Léopold II avait aussi recours à la corruption. Il a tenté d'acheter le silence de Morel. Il a utilisé un diplomate américain pour mettre le banquier de Bismarck dans sa poche. L'homme a retourné le chancelier allemand en faveur du Roi lors de la Conférence de Berlin. En échange des services rendus, il est devenu le banquier de l'Etat indépendant du Congo. Léopold II est un personnage terrible. Il avait deux rêves et il les a accomplis tous les deux : devenir milliardaire et déshériter ses propres enfants.»
Mais l'histoire rattrape toujours les hommes. Et pas seulement dans Africa Dreams : « A Ostende, il y a un formidable monument à la gloire de Léopold II, entouré de Belges et d'Africains, raconte Jean-François Charles. L'un d'entre eux tend le bras vers le Roi… et quelqu'un est allé lui scier la main !
Le Roi bâtisseur. Le Pharaon des Belges. Le souverain qui nous a donné ce Congo dont la Belgique ne voulait pas. Dans les manuels scolaires et l'histoire officielle, Léopold II a fait la grandeur et la richesse d'une jeune Belgique triomphante. Africa Dreams dessine sa face sombre. « Léopold II était un personnage écœurant, confient Jean-François et Maryse Charles. Guidé par l'ambition personnelle, cet autocrate ne rêvait que d'être milliardaire. Sa force publique utilisait des cannibales pour surveiller les plantations de caoutchouc. Selon les sources, on a compté 5 à 10 millions de mains coupées parmi les travailleurs forcés. »
Le Roi du Congo et des Belges poussera même la « realpolitik » jusqu'à nommer gouverneur l'esclavagiste Tippu Tib, un trafiquant d'ivoire de Zanzibar… Jean-François et Maryse Charles livrent le vrai visage de cette tête couronnée sans morale dans une saga de bande dessinée en quatre tomes, mise en images par le Français Frédéric Bihel (dessinateur ébroïcien). Les lignes du scénario sortent directement des vitrines coloniales du Musée d'Afrique centrale et des archives de la Maison Stanley, à Tervueren.
Les Charles marchent aussi sur les traces d'Edmund Morel, un courageux journaliste d'investigation que Léopold II a vainement tenté de faire taire, ou de Roger Casement. Ce diplomate britannique fut l'un des premiers à dénoncer les exactions dont les Congolais étaient victimes. Ils ont aussi médité l'apocalypse selon Joseph Conrad. Le romancier avait travaillé pour l'Etat indépendant du Congo de Léopold II, avant d'écrire Au cœur des ténèbres.
Depuis 2005, une section du Musée de Tervueren expose certains documents de la colonisation comme les accords signés d'une croix arrachés aux chefs indigènes par Stanley, sous le couvert de contrats commerciaux et de traités d'amitié. Léopold II s'en servira pour revendiquer la propriété de leurs territoires à la Conférence de Berlin.
Face à un tel monstre de cynisme, Olrik ou Rastapopoulos feraient figure d'épouvantails : « A l'école et dans les bandes dessinées, on nous a menti sur Stanley et sur Léopold II, constate Jean-François Charles. Ces personnages extraordinaires, héros de la civilisation, c'était des conneries ! On a tout fait pour étouffer les atrocités commises. Mais à l'aube du XXIe siècle, je crois qu'il est temps de raconter cette histoire sans honte. Le scénario d'Africa Dreams, c'est cinq ans de travail pour une saga où la réalité dépasse la fiction. Des figures historiques comme celles d'Edmund Morel, de Roger Casement, de Joseph Conrad n'ont pas besoin d'être romancées. Ils nous posent toujours question par-delà les siècles. Aurions-nous eu leur courage, celui de dénoncer une bande d'assassins en refusant de se laisser corrompre, pendant que tout le monde ou presque se taisait ? Morel refusera l'argent de Léopold II. Il fera de la prison et mourra assez jeune après avoir passé toute sa vie à dénoncer les atrocités commises au Congo. Dans l'autre camp, Tippu Tib, l'esclavagiste, est aussi un personnage qui ne manque pas de matière… Officiellement, Léopold II luttait contre les esclavagistes mais concrètement, il avait besoin de ses services pour faciliter les relations commerciales. »
« Si l'exploitation des populations indigènes a été si dure au Congo, c'est parce que, à la différence des autres colonies, le pays appartenait à un seul homme : Léopold II, souligne Maryse Charles. Il échappait à tout contrôle politique. Il y a eu 10 millions de morts dans les plantations de caoutchouc. Il existe dans les archives des témoignages écrits d'abominations indescriptibles. Léopold II avait aussi recours à la corruption. Il a tenté d'acheter le silence de Morel. Il a utilisé un diplomate américain pour mettre le banquier de Bismarck dans sa poche. L'homme a retourné le chancelier allemand en faveur du Roi lors de la Conférence de Berlin. En échange des services rendus, il est devenu le banquier de l'Etat indépendant du Congo. Léopold II est un personnage terrible. Il avait deux rêves et il les a accomplis tous les deux : devenir milliardaire et déshériter ses propres enfants.»
Mais l'histoire rattrape toujours les hommes. Et pas seulement dans Africa Dreams : « A Ostende, il y a un formidable monument à la gloire de Léopold II, entouré de Belges et d'Africains, raconte Jean-François Charles. L'un d'entre eux tend le bras vers le Roi… et quelqu'un est allé lui scier la main !
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